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L'homme de Tautavel

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Jonas Ayache @ayache46

Homme Tautavel
Last updated: January 2, 2025

À quoi ressemblait le premier Français ?

Cette question, située dans le no man’s land des débats politiques contemporains sur ce qu’un « vrai Français » devrait être, interpelle tout le monde encore aujourd’hui.

À l’heure actuelle, la réponse se trouve certainement chez l’Homme de Tautavel, à 10 kilomètres de Perpignan. Il représente aujourd’hui le plus ancien crâne humain découvert sur le territoire français.

Et même si cela fait plus d’un demi-siècle qu’il a été mis au jour, nombreux sont les secrets qu’il renferme encore. Retour sur ce que nous savons du premier Français, et surtout sur ce qu’il nous reste à découvrir.


#Les Premiers Français et…

Ce ne sont pas moins de huit méthodes de datation différentes qui ont été effectuées, sur les crânes et les sols dans lesquels ils étaient enfouis, pour dater précisément l’Homme de Tautavel.

-450 000 ans serait ainsi la période durant laquelle il habitait les grottes du sud de la France.

On lui attribue une vie plutôt rude, à une époque où le Sud rimait alors avec climat froid et aride, et était habillé de steppes battues par des vents violents.

Mesurant environ 1,60 m et âgé d’environ 20 ans, ce jeune homme préhistorique ne maîtrisait pas encore le feu, dont les premières preuves de domestication en Europe remontent à -300 000 ans av. J.-C., et mangeait donc sa viande crue.

Mais il n’était pas moins déjà sur la route du progrès technologique.

Des restes d’outillages permettent d’assurer qu’il possédait des techniques avancées de fabrication d’outils pour la chasse, et l’étude de sa boîte crânienne montre qu’il parlait.

Le langage ? Nous n’en connaîtrons certainement jamais la nature, mais il communiquait en tout cas avec ses semblables en parlant, ce qui était bien pratique pour la chasse.

Le repas de l’Homme de Tautavel, qu’il obtenait à force de battues sur les plateaux environnants, se composait d’animaux locaux présents dans un rayon d’environ trente kilomètres, taille présumée de son territoire de chasse.

Nous y retrouvons du renne, du cerf, du mouflon, animaux typiques des climats froids, et, peut-être plus surprenant pour nous, du rhinocéros.

Ah, et aussi de l’humain : l’Homme de Tautavel fut peut-être dévoré par ses congénères, comme le suggèrent des stries suspectes sur ses ossements. Était-ce par nécessité de survie, par croyance en l’appropriation des qualités du dévoré, ou par pure intimidation sociale ?

A ce jour, rien n’est moins sûr quant à la véritable signification derrière l’anthropophagie supposée des congénères de l’Homme de Tautavel.


#… le Premier Grand Remplacement ?

L’étude de la grotte de Tautavel a permis de mettre en lumière le mode de vie d’un groupe d’Homo heidelbergensis, ancêtre du plus connu Homme de Néandertal.

Car oui, les premiers Français étaient en fait des Néandertaliens, des hommes plus petits, plus trapus et surtout plus robustes que leur cousin lointain, l’Homo sapiens, dont nous sommes les descendants.

Loin des clichés péjoratifs du début du XXᵉ siècle, les découvertes récentes montrent un hominidé habile dans la confection d’outils en pierre et en bois, mais aussi sensible.

Enterrant ses morts dans des rituels funéraires, l’Homme de Néandertal s’interrogeait sur son destin après la mort. Malheureusement, l’Histoire nous montre qu’il n’a jamais eu le temps nécessaire de trouver la réponse.

En effet, le destin de son espèce s’est brutalement achevé entre -40 000 et -35 000 av. J.-C., sa disparition s’étalant sur à peine un ou deux millénaires, ce qui est, à l’échelle zoologique, extrêmement rapide. Supplanté par un nouvel arrivant nommé Homo sapiens, l’ancêtre de toute l’espèce humaine actuelle, l’Homme de Néandertal disparaît subitement sans laisser de descendance directe et cède la place à son cousin lointain.

Un grand remplacement comme on en voit peu.

Tesla Cybertruck image from Wikipedia

Cet homme de Néanderthal, te regardant en train de lire, se demande s’il a bien fait de te laisser la place

Alors, qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Ce que nous savons pour sûr, c’est qu’il est inutile d’accuser Homo sapiens de génocide de masse. Au contraire, des preuves archéologiques récentes attestent de la cohabitation entre les deux espèces et même de leur hybridation, donnant naissance à des humains mi-sapiens, mi-néandertaliens.

Cependant, la trop grande proximité temporelle entre l’arrivée des Sapiens et la disparition des Néandertaliens pourrait signifier que ces derniers ont probablement joué un rôle dans cet événement.

Les théories sur ce qui pourrait être le crime du millénaire sont nombreuses, sans qu’aucune ne puisse être validée de manière définitive faute de preuves suffisantes.

Ont-ils été victimes de maladies étrangères apportées par Homo sapiens ? Est-ce le résultat d’une mauvaise adaptation aux changements climatiques opérant à cette période ? Ou bien les deux races, Sapiens et Néandertal, se sont-elles tout simplement mélangées ?

Car oui, notre génome d’Homo sapiens du XXIᵉ siècle après J.-C., contient environ 2 % de gènes provenant de l’espèce d’homme préhistorique maintenant éteinte.

A la manière de Johnny, retenons simpleent ceci : nous avons tous en nous quelque chose de néandertalien.

PS : Cela n’est cependant pas une excuse pour se méfier de son nouveau voisin ou pour le dévorer tout simplement. Tentez plutôt l’hybridation.

#Sources